Le commissaire a d’abord fait un bilan des éléments qu’il a sur le
sujet.
Il est arrivé seulement en début d’année au commissariat du 12ème arrondissement.
Les policiers font des patrouilles à vélo ou en voiture et interviennent dans différents lieux du quartier (10 rue Erard, 30 rue Erard, 163 rue de Charenton,dans le parking Interparking, dalle Rozanoff…). Ils ont fait beaucoup d’interventions et de verbalisations en novembre. Ces interventions sont essentiellement pour des problèmes de nuisance (consommation de stupéfiants, rassemblements, bruit…) mais rarement pour des agressions.
Le groupe Erard-Charenton est un ensemble difficile à sécuriser. La configuration des lieux ne facilite pas les choses. Ils doivent laisser leur véhicule en dehors de la résidence et y aller à pied. Ils y vont peu d’eux-mêmes et interviennent donc le plus souvent en réponse à une demande d’intervention.
L’objectif de l’intervention est d’abord de faire cesser l’infraction, elle ne donne pas systématiquement lieu à des verbalisations, même si celles-ci sont nécessaires pour assurer l’autorité de la police. Souvent, les faits constatés sont difficiles à caractériser en infractions.
La police expérimente l’utilisation du délit d’agression sonore, qui fonctionne sur la base de 3 « avertissements » avant d’être déféré devant le juge.
Le commissaire annonce davantage de présence policière en dehors des interventions pour constater une infraction ou un délit.
La responsable du secteur 11e-12e de la DPSP
Les agents de la DPSP sont très mobilisés sur le quartier. Ils y vont au moins une fois par jour. De plus, la base des médiateurs est située dans le groupe Erard-Charenton.
Ils interviennent très ponctuellement sur des faits avec violence mais plus pour des incivilités.
Les médiateurs interviennent dans l’espace public, en particulier dans le square Saint Eloi. La DPSP a conscience qu’il s’agit d’une zone délicate dans laquelle il y a beaucoup d’incivilités, d’où le choix d’implanter dans la rue Erard le totem où est organisée tous les soirs du lundi au vendredi de 18h30 à 19h une rencontre entre les agents de la DPSP et les habitant·e·s.
La DPSP travaille régulièrement avec le collège, avec notamment la mise en œuvre des mesures de responsabilisation. Les collégiens qui subissent cette sanction éducative sont pris en charge par des
inspecteurs de sécurité
pendant 3 mercredis après-midi et ils effectuent notamment une maraude avec les
médiateurs et un entraînement sportif. Le bilan de cette mesure est positif :
amélioration du comportement dans la très grande majorité des 20 collégiens de
Guy Flavien pris en charge, et au, pire stabilisation de la situation.
La DPSP travaille également en partenariat avec le commissariat.
Les Locataires Associés
Demande de plus de coopération et de cohérence des actions menées sur le terrain par les
acteurs institutionnels et sociaux, dans le cadre d’un partenariat renforcé.
Les locataires ont l’impression que les interventions répétées du
GPIS ou de la police sont davantage une immense partie de cache-cache qui
n’aboutit pas au résultat souhaité par les plaignants, à savoir faire cesser
les nuisances.
D’où notre demande de
penser le problème en termes de prévention et de concertation avec le
voisinage, pour que tout le monde puisse trouver sa place dans cet espace
complexe.
Le Claje, Feu Vert Jeunesse
Constat partagé d’une accentuation des tensions en septembre, rappel des incidents. Le contexte très particulier ne doit pas être minimisé : il est très compliqué en ce moment d’accueillir la jeunesse qui est en recherche de lieux pour échanger et il n’y a pas beaucoup de solutions tant que le confinement sera maintenu. A force d’entre-soi, les jeunes ont perdu les codes pour communiquer avec des adultes et une partie des incidents est dû à ces décalages. Dans ce contexte tendu, des exclusions temporaires ont été décidées par le Claje.
Des événements importants pour tisser des liens et soigner le vivre-ensemble n’ont pas eu lieu au printemps : fêtes de quartier, On se la coule Douze, etc. Souvent les jeunes participent à l’organisation, ce qui leur permet de payer leur séjour de vacances. Toute la dynamique de rencontre intergénérationnelle enclenchée au café Maya, autour d’atelier DIY par exemple, a été stoppée net
par le confinement.
Ce sont six mois de travail perdus avec les jeunes, en termes de
continuité pédagogique.
Feu Vert Jeunesse confirme qu’ils sont en contact avec ces jeunes dans les différents lieux cités et rappelle que certains jeunes sont très endettés du fait de nombreuses contraventions et qu’ils remboursent lorsqu’ils entrent dans la vie active.
Pistes d’action proposées par le Claje : impliquer les jeunes et les familles dans des actions de quartier ; travailler en collaboration avec le collège.
Paris Habitat
La gestion de ce secteur est compliquée pour Paris Habitat.
Rappel des difficultés inhérentes à cette résidence (résidence privée mais espace partagé du fait des nombreuses activités en pied d’immeubles) et perspective de la requalification des espaces extérieurs. La démarche de concertation, à laquelle ont participé des habitants, a abouti au choix du 2e scénario d’aménagement, le plus ambitieux.
La requalification a pris du retard, les travaux commenceront normalement fin 2021.
Paris Habitat rappelle néanmoins qu’il y a des locataires qui sont heureux de vivre dans cette résidence (le taux de satisfaction est en légère augmentation sur Erard-Charenton) et que de nombreux travaux ont été réalisés sur la résidence.
Outre la rénovation dans le cadre du plan climat, il y a eu le remplacement des interphones, des éclairages dans les parties communes et des ascenseurs.
Paris Habitat précise que le GPIS est sollicité sur appel des locataires.
La Mairie du 12
Partage les enjeux de prévention.
Accompagnement proposé pour inventer de nouvelles manières d’aménager l’espace et de vivre ensemble